En 1980, après une période de performances solo, Jan Fabre rassemble plusieurs amis/acteurs pour créer sa première pièce de théâtre. Il s'agit du premier volet d'une trilogie qui se poursuit avec C'est du théâtre comme c'était à prévoir et Le Pouvoir des folies théâtrales.
L'enterrement du théâtre dit bourgeois est fêté dans la joie et Fabre s'attaque à ses restes avec la liberté du performance art. Apparaissent quelques archétypes – l'écrivain, l'homme, la femme et l'animal – qui interprètent dans un jeu de rôles familial d'autres personnages comme le grand-père, la grand-mère, etc. Fabre évoque ainsi les origines et la longue histoire du théâtre occidental mais les détruit en même temps par des gestes de tous les jours : on prépare à manger, on se dispute ou on fornique.
Le noble conflit aristotélicien se transforme en engueulade quotidienne, les accessoires symboliques deviennent banals et provoquent une asphyxie, bref le développement narratif de l'intrigue est remplacé par une série de scènes où les montées d'adrénaline conduisent au paroxysme. Vient s'y greffer un autre sujet : la comparaison de l'être humain à l'animal. Mieux équipé parce que moins équipé, l'animal est « libre » alors que l'être humain ne l'est pas. L'œuvre est rebelle et tourne le théâtre traditionnel en ridicule.
